Péraire Lucien A. (20/12/2008)

cyclotourismeÀ Travers le Monde à Vélo et en Espéranto

Tra la mondo per biciklo kaj esperanto

Auteur : Lucien A. Péraire
Traduit de l’Espéranto par Dimitri

 

Que faisiez-vous en 1928 ? Probablement n’étiez-vous pas né !
Ou alors vous aviez les soucis de tout le monde. Aller à l’école jusqu’au “certif “ et puis travailler, élever ses enfants, construire son avenir.
En 1928, 10 ans après la “grande guerre“, celle que l’on disait être la dernière ; un homme, un Français, alors âgé de 22 ans part à vélo avec un maigre bagage sur les routes d’Europe. Il ne sait pas exactement où il va, si ce n’est en premier retrouver un correspondant allemand, avec lequel il a en commun de parler... l’Espéranto ; et en second, et même pour l’essentiel, une soif énorme de découvrir le monde, d’apprendre la géographie sur le tas, lui qui n’a guère pu fréquenter l’école, et puis, et surtout, rencontrer les autres hommes, les humains.
De nos jours, le voyage au long cours à vélo n’est plus rare. Le voyage, tout court, est banal. Mais en 1928 ? Pas de tourisme. Pas de congés payés. Pas ou si peu de progrès. Beaucoup de colonies. Et à la première frontière franchie, c’était déjà l’exotisme. L’aventure, la vraie, pas encore galvaudée par les médias et le tourisme de masse.
Alors voilà un sacré document. Écrit par un homme jeune, plein d’enthousiasme et... de naïveté. Un homme qui fut le premier à aller de France jusqu’au Pacifique en traversant la toute jeune Union Soviétique... en partie sur les rails du Transsibérien.
Jusqu'à présent ce livre n’existait qu’en Espéranto, langue internationale par excellence, mais encore trop peu connue. Voici maintenant ce récit, qui a valeur de document, à la portée du plus grand nombre...

Commentaire de Jean-Yves MOUNIER
Pendant 4 ans, de juillet 1928 à juillet 1932, l'auteur va parcourir le monde sur sa bicyclette, à la rencontre des autres, à la découverte du monde et en fervent prosélyte de l'espéranto, langue universelle qui connaît dans ces années un regain d'intérêt soutenu par les idées pacifiste de ce début d'entre deux guerres. Il est d'ailleurs remarquable que le cycliste n'aura jamais aucune peine dans les pays traversés – Allemagne, Russie, Japon et Chine essentiellement, à rencontrer des espérantistes avec lesquels il pourra développer des relations plus riches que s'il n'avait eu aucune connaissance des langues autochtones.
Ce récit est un témoignage historique fort intéressant sur l'état de certaines nations à l'époque, le plus instructif étant sans nul doute la traversée de l'URSS, toute jeune nation en pleine révolution que l'auteur traversera de part en part, allant jusqu'à construire pour sa bicyclette un engin lui permettant de rouler sur les rails de chemin de fer, les routes étant inexistantes pour traverser la Sibérie.
Écrit une quarantaine d'années après sa réalisation, ce texte pâtit parfois de ce « retard », le lecteur se demandant régulièrement si la narration est d'époque ou issue d'une lente maturation due aux années passées. Cette réserve mise à part, cet ouvrage originellement écrit en espéranto et traduit par Dimitri mérite d'être redécouvert, ne serait-ce que pour remettre en perspective certaines évocations d'alors – Hiroshima, le lieu est admirable ; Stalingrad entre ruines et chantiers, Yalta côte d'Azur russe – et les événements historiques qui y sont associés de nos jours.

 

1995 - 105 pages - Auto-édition

1990 - 106 pagesSAT – Brosurservo/ Laute

 

Sur les liens entre voyage à vélo, un bon article extrait du site "Espéranto France" est à lire ici.

00:48 Écrit par Biblio-cycles | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : cyclotourisme |  Imprimer