Biblio-cycles d'Hervé Le Cahain et Jean-Yves Mounier

Le siècle des coureurs
Histoires intimes du cyclisme belge

Auteurs : François Brabant – Quentin Jardon
Préface : Pierre Carrey

Confetti sur la mappemonde, la Belgique a engendré parmi les plus grands cyclistes de l’histoire, hébergé parmi les courses les plus prestigieuses ; c’est encore vrai aujourd’hui, en dépit de l’émergence de nouvelles puissances du vélo. Une si vaste histoire ne se débobine pas sans ses secrets, ses récits cachés dans les replis de la pellicule, tantôt glorieux, tantôt honteux.
Le film commence au début des années 1920, lorsqu’un escadron de cyclistes wallons annexait les premières places au Tour de France, dans une compétition qui exigeait du vainqueur un effort herculéen. Il se termine par le portrait de Guillaume Martin, coureur philosophe passé par l’équipe Wanty-Gobert ; curieux mélange entre pensée abstraite et Wallonie entrepreneuriale. Dans l’intervalle, trois monstres belges de la pédale revisitent leur époque et auscultent le cyclisme moderne : Patrick Lefevere, patron de Julian Alaphilippe et Remco Evenepoel ; Johan Museeuw, roi des classiques flandriennes au tournant du millénaire ; et Johan Bruyneel, ancien directeur sportif de Lance Armstrong et de l’US Postal, aujourd’hui banni à vie du vélo.
Il était impossible d’évoquer l’histoire du cyclisme belge, aussi secrète soit-elle, sans se cogner au grand Eddy Merckx. Non pas pour raviver une millième fois le souvenir de ses exploits, mais pour enquêter sur les coulisses du départ du Tour de France 2019 organisé en son honneur à Bruxelles, où la Belgique a rappelé dans un barnum de bidons et de boyaux qu’elle tient à rester l’épicentre mondial du cyclisme, peut-être le seul sport qui par sa dramaturgie surpasse la vie.

Commentaire de Jean-Yves MOUNIER
C'est à un tour de Belgique original auquel nous convient les deux auteurs, grands spécialistes du cyclisme belge et conteurs délicats d'histoires intimes comme aime à en générer le vélo. Dans ce recueil de textes parus initialement dans les magazines Wielfried et Eddy , revus et augmentés d'inédits, François et Quentin nous baladent dans l'espace et le temps, à la rencontre de ces hommes qui ont écrit et continuent d'écrire la légende des cycles.
Ils sont également amateurs de littérature, ils affirment dans le prologue qu'il faudrait lire le cyclisme plutôt que le regarder, ce qui n'est pas pour déplaire aux animateurs de ce blog.
En neuf étapes, ils explosent d'emblée les limites géographiques en proposant un portrait de Julien Alaphilippe, leader français d'une équipe belge, plus loin, ils iront faire un tour du côté de la Colombie avant de s'aventurer en terres wallonnes et flamandes, Bruxelles jouissant encore d'un statut particulier, mettant en évidence différences, réalités, diversité d'un petit pays qui a engendré d'immenses champions.
Bien entendu, le premier d'entre eux, le Cannibale, le « météoritique » VDB, mais aussi ceux de l'âge d'or du cyclisme wallon situé ici dans les années 1910/1920 et tant d'autres, dont les plus actuels, évoqués ici avec tendresse et sens du récit.
Sans oublier l'amour de la petite reine : cyclisme et vélo ont au moins deux dénominateurs communs : liberté, légèreté.

2022 – 264 pages – Weyrich

Prix : 20,50 €

Livre lu et apprécié par le comité de lecture du blog

De Pierre Carrey, voir également « Giro » présenté sur ce blog et grandement apprécié. D'autres titres autour du cyclisme de cet auteur sont à découvrir ici.