19/01/2019
Delîle Cécile
Zola, l’amoureux
Auteure : Cécile Delîle
On connaît le romancier, le naturaliste, le journaliste, l’humaniste mais connaît-on Zola l’amoureux ? L’homme sillonne à bicyclette la campagne du côté de Médan avec son appareil photographique en bandoulière, pris entre deux cœurs… Celui de Jeanne et celui d’Alexandrine. Lequel choisir ? Il vacille, la route des sentiments est un chemin incertain qu’il a tant parcouru dans ses romans.
« Je fais le tour du jardin, les murs de la maison m’appellent, je rentre à l’intérieur et grimpe l’escalier du grenier. Enfin j’ose, j’ouvre la fenêtre, les volets, le soleil inonde le parquet et laisse flotter une lumière rosée. Alexandrine est sortie la première, la poitrine imposante et le regard lointain, puis Jeanne, la jolie Jeanne à la chevelure miraculeuse et la peau parfumée. Tout sourire, il s’est précipité dehors avec son box 7 pour les photographier. »
Commentaire de Jean-Yves MOUNIER
En cette fin de XIXe siècle, le monde de la vélocipédie ne craint pas les anglicismes : on est veloceman, on fait partie du Touring Club et l'on disserte à loisir de l'anckle-play... Mais à cette même période, Émile Zola savait-il que vélo était l'anagramme de love ?
Pas certain, lui qui, dans son roman « Paris », parle de bicyclette et de son effet sur l'émancipation des femmes, comme s'il anticipait la très belle distinction faite par Philippe Delerm entre vélo et bicyclette dans sa « Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules ».
Toujours est-il que, lorsqu'il pédale entre Verneuil et Médan, et retour, c'est par amour, amour de sa femme Jeanne et amour de sa maîtresse Alexandrine qui lui a donné deux enfants qu'il initiera très tôt aux joies et bienfaits de la pratique vélocipédique. À la manière des touristes cyclistes de l'époque, même si sa vocation en est tout autre, il ne part jamais sans son appareil photographique, laissant ainsi à la postérité un nombre conséquent de clichés sur lesquels la bécane figure en bonne place (voir sur le site des Archives zoliennes).
C'est cette histoire d'amour que nous raconte avec légèreté et force détails Cécile Delîle, une partie de la vie du grand auteur défile sous nos yeux, à l'angle de cet amour si difficile à vivre au quotidien mais qu'Émile Zola assumera jusqu'à la fin.
2018 – 150 pages – Éditions du Petit Pavé
Prix : 15 €
Sur ce thème, on pourra relire avec intérêt le chapitre que Renaud Alberny a consacré à cette histoire dans « Des grands hommes à vélo » présenté sur ce blog.
Lu et apprécié par le comité de lecture du blog
14:51 Écrit par Biblio-cycles dans Histoire, Roman | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
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