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02/12/2014

SEGALEN Victor

cyclotourismeVictor Segalen – A-Dreuz an Arvor

Dans une édition datée de 1995 de « Voyages au pays du réel » parue aux Éditions Complexes, Michel Le Bris, le créateur du festival « Étonnants voyageurs » de Saint-Malo, nous présente ce texte comme le premier rédigé par Victor Segalen et l'un des rares dans lequel il parle de sa Bretagne natale, écrit en breton de surcroît. Il y était très attaché, l'ayant agrémenté de photographies et l'ayant conservé toute sa vie.

Michel le Bris y précise que dès l'âge de 12 ans, l'auteur se vit offrir une bicyclette avec laquelle il sillonnait les environs de Brest, jouissant d'un sentiment de liberté qui ne le quittera plus. 

En 1899, Victor a 21 ans et il se lance dans un voyage à bicyclette en Cornouailles dont le récit, ici réédité, porte déjà la trace des futurs thèmes qui firent sa notoriété .

Curieusement, « À travers l'Arvor » ne débute pas à Brest mais à Quimper, « déjà loin » . De là, le lecteur  accompagnera le bicycliste vers la pointe du Raz, Pont l'Abbé ou encore les Montagnes Noires, il découvrira comment Victor peut se faire un observateur sans concession de cette Bretagne qu'il aime pourtant tellement.

Ce même lecteur apprendra aussi que « les tiges de selle [ne sont] incassables » ou qu'à Fouesnant « une détonation sèche, et mon pneu rend l'âme », plaçant ainsi ce court texte dans les écrits fondateurs de « La Bretagne, terre de cyclisme » .

Ironie de l'histoire, le récit se termine à Huelgoat, dans le chaos rocheux où sera retrouvé son corps sans vie le 21 mai 1919 !

Ce texte est complété par « Dans un monde sonore » de 1907, version moderne du mythe d'Orphée.

                                              Écrit par: Jean-Yves Mounier 1/12/2014

2014 – 80 pages – Édition LA PART COMMUNE

http://www.lapartcommune.com/nouvelles/produit-a-dreuz-380-10434.html

Prix : 6.00 €

21:03 Écrit par Biblio-cycles dans Bretagne | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer

13/02/2014

rocquigny Virginie et Conan Carole

cyclotourismeSUR LES PAS DE JEANNE

D’après le manuscrit original de Jeanne Loiselet et les photos d’Henri Loiselet.

Textes : Virginie de Rocquigny

Gouaches, croquis et linogravures : Carole Conan

Avant-propos

Quand tout à commencé, nous n’avions entre les mains qu’un document polycopié tapé en minuscules caractères et intitulé « souvenir des jours heureux », confié par ma belle-famille.

Nous avons découvert dans ce manuscrit les récits d’une jeune femme de 35 ans. Elle s’appelle Jeanne. Elle a pris la plume en 1908 pour raconter ses virées à bicyclette dans les alentours de Brest avec son mari, Henri. Dans ces pages, il y a la fraîcheur des petits matins et le goût des premières cerises, le clapotis de la rade et l’odeur âcre du goémon.

cyclotourismeDans ces pages, il y a aussi l’absence et la douleur, l’être aimé perdu à qui l’on redonne vie par l’écriture. Henri, son mari, est mort trop vite et trop tôt en septembre 1908, à 41 ans, juste après voir arpenté avec sa femme les chemins de Bretagne. Jeanne choisit d’écrire quelques mois plus tard pour se remémorer ces derniers instants heureux avec celui qu’elle aimait depuis leur rencontre à Dijon, en 1896.

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J’ai beau tourner la question dans tous les sens depuis plusieurs jours, je ne sais toujours pas ce que j’aime le plus dans ce petit livre ? Sont-ce les pages de gauche sur lesquelles Jeanne, jeune femme de 35 ans, raconte en 1908 ses balades à bicyclette autour de Brest avec son mari Henri ? Ces narration, rédigées juste après la mort du mari bien-aimé, sont remplies d’un charme et d’une poésie discrète, témoignage d’une époque révolue mais aussi déclaration d’amour à la Petite Reine et nostalgie d’un temps révolu au cours duquel Jeanne partageait cet amour avec Henri. Sont-ce les pages de droite sur lesquelles Carole, l’illustratrice et Virginie, la narratrice, nous racontent les mêmes balades effectuées plus de 100 ans après, voyage géographique sur les chemins de traverse mais aussi voyage mémoriel dans les roues de cette femme dont les écrits ont tellement bouleversé nos deux contemporaines ? Sont-ce les photographies d’époque prise par Henri qui ajoutent encore au charme du récit – la découverte du portrait de Jeanne en 1903 est des plus émouvante – et confèrent d’office à l’ouvrage un indéniable intérêt historique ? Sont-ce les gouaches, croquis et linogravures de Carole qui savent traduire à merveille ce que ressentent les deux jeunes femmes lors de leurs balades cyclistes et apportent au livre un incontestable plus artistique, La vue, la lecture et les illustrations, le toucher, le grain de la couverture et le grammage des feuilles, l’odorat, tout le recueil sent bon la Bretagne et la mer, le goût, Jeanne est gourmande et ses balades sont propices à cueillette et dégustation, l’ouïe enfin, le bruit des vagues, le chant des mouettes, tous les sens sont convoqués ici pour rendre « Sur les pas de Jeanne » exceptionnel. Alors quelle importance de savoir ce qui m’a le plus séduit ? Il est clair maintenant que c’est la conjugaison de tous ces éléments qui rend ce livre si attachant et rempli d’une sensibilité rare. Très chaudement recommandé !

                                                                Jean-Yves Mounier

 

-2013- 93 pages – Atelier de Bento, 39 rue de la République – 29200 Brest.

 http://www.surlespasdejeanne.wordpress.com

Prix : 16,50 € 

Livre lu et apprécié par le comité de lecture du blog