Rechercher : seray
Diamant-Berger Marcel
Histoire du Tour de France
Auteur : Marcel Diamant-Berger
Commentaire de Jean-Yves MOUNIER
En 17 chapitres, l'auteur revient sur les faits et personnages marquants du Tour de France entre sa création en 1903 et celui de 1958. Les deux premières éditions y sont détaillées – la première étape par étape – et quelques personnages et coureurs se font dresser le portrait, sous la forme de dialogues le plus souvent.
Le premier chapitre nous a particulièrement intéressé, évoquant, non sans quelques libertés, l'histoire du Père Galloux et de sa draisienne. Dans L'enCYCLEopédie, Jean Durry évoque ce livre en ces termes : « Histoire du Tour de France, de Marcel Diamant-Berger (1959), valut surtout par la vivacité du style et l'originalité de l'iconographie (photos peu connues, affiches aux couleurs pimpantes) ; voilà qui faisait d'autant plus regretter des erreurs de taille. »
La BNF signale ce livre comme faisant partie de l'univers Jeunesse.
Commentaire d'Alain BOUCHET
À partir du livre de Saimont (Le Véloce-club de Tours et le Doyen des Cyclistes de France), Marcel Diamant-Berger présente une interview imaginaire du Père Galloux. Mais quand Sainmont écrit de Galloux qu'il « pédale » encore bien (p. 37, faute de mot pour décrire l'action du conducteur de draisienne), Diamant-Berger fait disparaître les guillemets et ajoute à son récit l'adaptation d'une pédale de rémouleur pour faire avancer la machine. Dans « l'interview », il n'hésite pas à écrire que Galloux se souvient bien de M. de Sivrac comme inventeur du célérifère ; si une telle phrase pouvait sembler cohérente avant que Jacques Seray ne publie ses travaux sur l'imaginaire M. de Sivrac, ce n'est plus le cas de nos jours. Ainsi, s'il est vraisemblable que Toussaint Galloux, charron de métier, a construit sa draisienne, les propos de Diamant-Berger concernant la pédale de rémouleur soi-disant adaptée peuvent être classés parmi les écrits susceptibles de générer les mythes de l'histoire du vélo.
On peut voir une photo de la draisienne du Père Galloux sur le site du CNAM.
1959 – 191 pages – Gedalge, éditeur
27/02/2025 | Lien permanent
Lesclide Richard
Le Tour du Monde en Vélocipède
par Le grand Jacques
Auteur : Richard Lesclide
« - Eh bien ! lui dis-je, ce fameux Véloce ?
- Il est sous vos fenêtres, dit-il, et vous pouvez le voir d’ici, je viens vous faire mes adieux, mon ami ; je pars.
- Vous partez, Jonathan ! Pour le bois de Boulogne ?
- non, pas précisément.
- Pour où donc ?
- Je ne sais, dit-il en hésitant ; c’est une idée qui m’est venue ; je voudrais aller toujours tout droit au nord-est.
- En Belgique ?
- Plus loin. Venez-vous avec moi ? Il me faut acheter un sac de voyage, de l’extrais de Liébig, un almanach et un révolver.
- Vous allez en Prusse ?
- Plus loin. Il me faut aussi des fourrures.
- Vous allez en Russie ?
- Plus loin. Au reste, ajouta-t-il avec un grand sang-froid, je n’ai pas de secret pour vous. Vous savez comment je conduit un Vélocipède ? Je ne suis pas embarrassé pour faire mes trente lieues par jour ; j’ai envie de faire le tour du monde...
- En Vélocipède ?
- Oui, en Vélocipède.
- Vous rêvez, Jonathan.
- Sans l’amitié que je vous porte, fis-je, je dirais que votre folie dépasse les excentricités permises. Croyez-vous que le globe soit entouré d’une route macadamisée ? Je vous attends aux premières fondrières ».
Réimpression à l’identique - 266 pages - Edilivre - ww.edilivre.com
Prix :16 €
(Ce roman écrit en 1869 sort tout droit de l’esprit des romans de Jules Verne)
Richard Lesclide fut le créateur de la première revue sportive le “ LE VÉLOCIPÈDE ILLUSTRÉ“ en 1868 et devint dix ans durant, le secrétaire de Victor Hugo.
Richard Lesclide publia sous son nom ou sous ses pseudonymes Gabriel Richard et Le Grand Jacques. Il publia une vingtaine de roman et une dizaine de pièce de théâtre, fut aussi Éditeur d’art.
Voire le livre de Jacques Seray “ RICHARD LESCLIDE “ - Du Vélocipède illustré à la table de Victor Hugo.
Livre lu et apprécié par le comité de lecture du blog
24/06/2012 | Lien permanent | Commentaires (1)
Boizeau Léandre
Albert Chichery
De Dilecta à « l'Affaire »
Auteur : Léandre Boizeau
Il était né au Blanc, dans l'Indre, où ses parents tenaient une boucherie place du Bosquet.
Il créa « Dilecta » une marque de cycles qui équipa les frères Pélissier, Le Drogo... les plus grands champions français de l'époque.
Il eut une carrière politique bien remplie : conseiller d'arrondissement, conseiller général, député, président du groupe parlementaire radical-socialiste à l'Assemblée Nationale... Il fut ministre pendant 39 jours aux heures les plus noires de l'année 1940. Son exécution le 15 août 1944 par un groupe de Résistants devint une « Affaire ».
Léandre Boizeau a suivi Albert Chichery pas à pas, de la boucherie familiale où il est né jusqu'au Bois d'Avignon, près de Douadic, où il est mort. Au terme d'une longue enquête, l'auteur nous livre sa part de vérité sur ce personnage très controversé qui a marqué l'histoire départementale de son empreinte.
1990 – 201 pages – La Bouinotte
NB : Outre la presse quotidienne, la revue régionale La Gerbaude a publié deux articles consacrés à l'affaire (n°15 et 16, deuxième et troisième trimestres 1951). Dans Albert Chichery, la chute d'une étoile (2024), Patrick Grosjean note que ces articles furent à l'origine de virulentes campagnes de presse.
Jean Bobet (Le vélo à l'heure allemande, 2007), et Jacques Seray (La presse et le sport sous l'Occupation, 2011) évoquent l'aide qu'Albert Chichery avait apportée à Félix Lévitan qu'il hébergeait à Brigueil-Le-Chantre (86) sous une fausse identité ainsi que l'assassinat.
L'histoire de Dilecta est présentée sur Le Blanc, terre de vélos et sur le site de l'entreprise qui a repris ses activités en 2021.
Merci à Alain Bouchet pour avoir rédigé cette fiche.
21/03/2025 | Lien permanent
Collectif
Paris-Brest-Paris à vol de pneus
1901
Auteur : Collectif
Extraits de la présentation d'Henri Desgrange
[…] La course Paris-Brest est un colosse, une borne monumentale devant laquelle il faut s'extasier une fois... tous les 10 ans, sous peine de perdre de notre admiration. C'est entre toutes l'épreuve monstre de la route, celle pour laquelle nos géants cyclistes se livrent à un entraînement méticuleux, celle où se livrent les plus opiniâtres combats où vainqueurs et vaincus- sortent grandis énormément pour avoir accompli d'une traite ce long parcours terrible de 1.200 kilomètres.
Le premier Paris-Brest, nul ne l'ignore, avait été le coup de fouet salutaire qui avait donne au cyclisme son essor définitif. Son vainqueur, Charles Terront, y avait conquis une renommée telle que son nom est encore dans la bouche de tous les paysans de France. Puis, l'élan donné, nous avons vécu sur ces anciens souvenirs et il semblait que d'un accord commun la course Paris-Brest ne dût avoir sa seconde édition que dix ans après. Ce n'est en effet qu'en 1900 que l'on recommença à y songer et ce fut l'Auto-Vélo qui s'en vit confier l'organisation par le Petit Journal. Les grandes lignes de la colossale épreuve sont encore présentes à la mémoire de tous. Le Petit Journal et l'Auto-Vélo la dotant chacun de 5.000 francs, les fabricants de cycles la subventionnant largement, les particuliers apportant aussi leur obole à cette œuvre sportive nationale. […]
1901 – 32 pages – Édition M. Velay, Paris
Quelques images de l'ouvrage sont présentées sur le site du BC Randonneurs Cycling Club (British Columbia, Canada).
Sur l'histoire de Paris-Brest-Paris, voir les deux ouvrages de référence que Bernard Déon et Jacques Seray ont consacrés à cette randonnée hors normes.
Merci à Alain Bouchet pour la réalisation de cette fiche.
12/12/2024 | Lien permanent
Salmon Gérard
Mai 1895 : le premier Tour de France avec Jean-Théodore Joyeux
Sept. oct. 1895 : deuxième Tour de France, Jean-Marie Corre
Auteur : Gérard Salmon
[…] Le premier exploit programmé consiste à réaliser un Tour de France en 19 étapes. Si aujourd’hui, beaucoup considèrent que c’est le raid réalisé par Théodore Joyeux qui inspira quelques années plus tard Géo Lefebvre et Henri Desgranges, l’idée du Tour de France cycliste, la réalité des faits est beaucoup plus complexe.
On s’aperçoit, en consultant la presse de l’époque, que le premier à avoir annoncé sa volonté de faire un Tour de France est Jean-Marie Corre. Lui aussi « travaille » pour des sponsors (la selle Sâr et les chambres à air occlusive de Larue) et la communication effectuée autour de son projet, dès la fin du mois d’avril va finalement lui jouer un fort mauvais tour.
Hélas pour le coureur breton, qui pérore en annonçant dans les colonnes du Véloce Sport en date du 25 avril, qu’il sera au départ de Bordeaux – Paris le 11 mai en guise de préparation à son tour de France, Théodore Joyeux va lui griller la politesse en s’élançant quelques jours avant la date prévue. Avait-il eu l’idée le premier, dans les documents que nous avons pu consulter rien ne permet de répondre à cette question, néanmoins on peut penser que la Métropole avait tout intérêt à ce que son coureur s’élance en premier car l’impact espéré pour cet exploit était indispensable au développement de l’Acatène.
D'après le « Coup de chapeau » consacré à Jean-Théodore Joyeux sur le site « Le petit braquet »
2003 – 36 et 32 pages – La Vélocithèque
Il reste un exemplaire de la brochure sur Jean-Marie Corre, disponible auprès de Gérard Salmon.
Voir également le « Coup de chapeau » dédié à Jean-Marie Corre sur le « Le petit braquet ».
Jacques Seray a également raconté cette histoire dans le numéro 37 de juillet 1978 de L'Officiel du cycle.
22/01/2024 | Lien permanent
Ambrose Tom
50 vélos qui ont marqué l'histoire du cyclisme
Auteur : Tom Ambrose
En à peine deux siècles d'existence, la bicyclette a profondément modifié le monde dans lequel nous vivons. Grâce à elle, hommes et femmes ont pu, pour la première fois, se déplacer à une vitesse raisonnable sans l'aide d'un cheval et profiter pleinement d'excursions en dehors des villes. Non contente de bousculer les conventions sociales en conférant aux femmes une nouvelle liberté, la bicyclette a également joué un rôle majeur en temps de conflit.
Ce guide richement illustré présente cinquante machines emblématiques de l'histoire du cyclisme, du premier vélocipède à pédales mis au point par le Français Pierre Michaux jusqu'aux vélos de course les plus modernes. À travers elles, retracez les grandes avancées technologiques et revivez les exploits sportifs qui ont fait la légende du cyclisme.
Embarquez pour un voyage passionnant à la découverte de l'évolution de la « petite reine » à travers l'Histoire.
Commentaire de Jean-Yves MOUNIER
Traduction d'un livre anglais paru en 2013, cet ouvrage pourra intéresser celles et ceux pour qui la bicyclette reste un objet mystérieux et qu'ils souhaitent découvrir plus avant. De nombreuses illustrations, une maquette très agréable et une approche thématique assez complète fournira une porte d'entrée convenable vers le monde merveilleux de la « petite reine ».
Pour les autres, déjà au fait de cette histoire, et au-delà du plaisir visuel, l'intérêt risque plus de se concentrer sur des choix discutables (le quadricycle de Blanchard, depuis longtemps rayé de cette histoire par Jacques Seray et Keizo Kobayashi p. e., 4 des 50 vélos sont en réalité des accessoires...), des manques évidents (absence du vélo du Capitaine Gérard dans la partie consacrée à l'usage militaire, absence de randonneuses qui firent pourtant beaucoup pour l'avancée technologique et l'usage touristique) et des erreurs notables (orthographe de Paul de Vivie , confusion entre « Le Cycliste » et « Le Cycliste forézien »).
Donc, selon que vous soyez novice ou initié, votre choix pourra se porter sur cette parution ou sur une des nombreuses autres consacrées à l'histoire de la bicyclette !
2017 – 224 pages – L'imprévu
Prix : 22,95 €
12/03/2017 | Lien permanent
De Perrodil Édouard
Les briseurs de chaînes
De Paris à Milan par la Côte d'Azur et le passage des Alpes à bicyclette
Auteur : Édouard de Perrodil
Critique du livre parue dans « La Lanterne » du 13 mars 1898
Notre excellent confrère Edouard de Perrodil continue la publication de ses voyages à travers l'Europe.
Les Briseurs de chaînes qui paraît aujourd'hui chez Flammarion est le dernier de cette série, brillamment marquée par Vélo-Toro à vol de vélo, A travers les Cactus.
Cette fois ce n'est pas dans des pays neufs et quasi-inexplorés à bicyclette que l'auteur nous emmène. C'est tout bonnement de Paris à Milan avec un fort crochet par Marseille et la Côte d'Azur. Mais cette traversée à bicyclette d'un pays des plus civilisés n'est pas moins curieuse par les réflexions qu'elle provoque dans le cerveau d'un homme capable à la fois de cycler sur un aussi long parcours et de penser sur la route.
La traversée des Alpes entre autres a inspiré à notre confrère plusieurs pages à la fois intéressantes et neuves. Une fois de plus l'artiste a vécu de la vie large et saine des grandes routes et il nous en a rapporté l'écho fidèle qui vibre d'une façon assez inattendue mais pleine de charme puissant et sauvage, dans l'atmosphère surchauffée du Paris d'aujourd'hui.Édouard de Perrodil a effectué ce voyage avec Dominique Lamberjack sur bicyclette acatène, d'où le titre de son récit.
Résumé proposé par Michel Merejkowsky
Les étapes : Auxerre, Chanceaux (Côte-d'Or), Lyon, Montélimar, Marseille, Le Muy, Cannes, Nice, Saint-Delmas de Tende, Turin, Milan.
Édouard de Perrodil âgé de 35 ans prend le départ de ce voyage le samedi 13 avril 1895 au Café Arago, siège du Guidon Parisien, place de la Nation à Paris.
Il utilise une acatène mise au point par Blin.
Monsieur de Tauzia est chargé comme "suivant" de le retrouver à chaque étape. Édouard de Perrodil est accompagné par Van Hymbeck dit "Vanhy" au début. Il sera ensuite accompagné par Dominique Lamberjack.
Le Docteur Léon Petit l'accompagne aussi sur une partie de la première étape.
Plusieurs rencontres en route sont rapportées en particulier celle avec Pierre Giffard, avec qui il évoque un repas au cours d'une caravane cycliste de Paris aux plages normandes.
Le vent aura été très pénible pendant une grande partie du voyage. Tandem et triplette viendront l'accompagner en offrant un certain abri. La météo sera bien peu clémente sur la Côte d'Azur.
Les quelques pannes mécaniques ne sont pas du tout détaillées.
1898 – 271 pages – Ernest Flammarion, Éditeur
Merci à Henri Bosc, Michel Merejkowsky et Jacques Seray qui nous ont aidés à l'élaboration de cette fiche.
13/05/2020 | Lien permanent | Commentaires (1)
Leclercq Benoît
Le journaliste et le coureur
Les coulisses de la folle histoire du Tour de France sous Henri Desgrange son créateur (1903-1940)
Auteur : Benoît Leclercq
Le 19 janvier 1903, pour faire de l’ombre à son concurrent Le Vélo, le journal quotidien sportif L’Auto annonce en une la création d’une épreuve exceptionnelle, « la plus grande course cycliste du monde entier », du 1er juin au 5 juillet. À la clé, une récompense de 3 000 francs pour le gagnant de l’épreuve – quasiment huit fois le salaire d’un ouvrier ! Pourtant, une semaine avant le départ, à peine quinze concurrents sont inscrits… C’est la panique en salle de rédaction. Pour ne pas paraître ridicule, le patron de L’Auto décide alors de décaler la course d’un mois et de gonfler la récompense : 5 000 francs. Le jour J, cinquante-neuf concurrents sont sur la ligne de départ : quarante-huit Français, quatre Suisses, quatre Belges, deux Allemands et un Italien. Mais rien ne se passe comme prévu…
Dans son nouveau roman, à cheval entre fiction et réalité, Benoît Leclercq raconte les coulisses de la naissance du Tour de France, son évolution – parcours, règlement, innovations… – chahutée par les grands événements historiques qui ont jalonné la première moitié du XXe siècle, mais aussi son ancrage progressif dans la culture française avec un engouement grandissant du public pour chaque nouvelle édition.
Commentaire de Jean-Yves MOUNIER
Le journaliste, c’est Géo Lefèvre, qui suggéra à Henri Desgrange l’idée d’un Tour de France cycliste, le coureur c’est un « isolé » originaire de Fay dans la Somme. Dans ce roman à la trame très originale, l’auteur met en parallèle deux visions totalement opposées, cependant complémentaires du Tour sous le « règne » de Desgrange qui ne trouvait jamais l’épreuve trop difficile et adaptait le règlement en fonction des évènements de courses ou de la nationalité des cyclistes ! Le lecteur suit le coureur puis sa descendance elle aussi accro au vélo, malgré le fait que la santé et les conditions de courses étaient loin d’être la priorité des organisateurs, il évolue au fil des années et des évènements historiques, le regard de la société évolue sur cette manifestation sportive hors norme qui faillit de pas dépasser la deuxième édition pour cause de tricherie, de comportements agressifs du public et de la concurrence féroce des autres titres de la presse sportive.
Une manière très plaisante de revenir vers des temps pas si lointains mais qui paraissent invraisemblables à notre époque au cours de laquelle la Grande Boucle est devenue une machine ne laissant rien au hasard.
Lire également l’article qu’Isabelle Lessens a consacré à cet ouvrage sur son blog.
2023 – 218 pages – Jets d'encre Éditions
Prix : 20 €
Livre lu et apprécié par le comité de lecture du blog
On pourra relire avec profit « 1903, l’épopée du 1er Tour de France » de Jean-Paul Vespini dans sa nouvelle édition de 2023 et l’indispensable biographie d’Henri Desgrange par Jacques Seray et Jacques Lablaine.
02/08/2023 | Lien permanent | Commentaires (2)
De Perrodil Édouard
À travers les cactus
Traversée de l’Algérie à bicyclette (1895)
Auteur : Édouard De Perrodil
Préface de Jacques Seray
Volontiers désigné comme le poète à bicyclette, Édouard de Perrodil, rédacteur-cycliste au Petit Journal et au Figaro, était, à l’instar de Jarry, un inconditionnel de la « petite reine ». On lui doit d’autres ouvrages sur ses pérégrinations cyclistes dont le très remarqué Vélo ! Toro ! De Paris à Madrid à bicyclette, en 1893.
À travers les Cactus, le récit de sa traversée de l’Algérie en duo, à la fin du XIXe siècle, est intéressant à plus d’un titre. D’abord, par le côté sportif et la performance indiscutable consistant à parcourir le pays d’ouest en est, dans le sirocco et la chaleur étouffante de la campagne et des plateaux algériens, sur des machines qui étaient loin à l’époque d’avoir les atouts de nos bicyclettes contemporaines. Ensuite, par le côté pittoresque, exotique. Première traversée de l’Algérie en 1895 par deux Occidentaux, ce récit, met en scène deux individus atypiques : Van Marke, jeune belge atteint d’une foudroyante métamorphose - il devient alors totalement amorphe - dès qu’il descend de machine, et son mentor Édouard de Perrodil, espèce de reporter-gentleman à bicyclette, catholique et bien élevé, qui nous fait découvrir une Algérie où les colons sont légions et l’indigène encore loin d’avoir acquis l’estime à laquelle il pourrait prétendre. Enfin, l’ouvrage a beau être un récit d’aventures divertissant, c’est aussi un récit avec la vision étroite et peu reluisante d’un métropolitain découvrant l’indigène arabe dans la France coloniale. Et même si l’on reconnaît à Perrodil ses diverses qualités d’aventurier et de littérateur voyageur, on ne peut que regretter sa vision teintée d’un antisémitisme détestable et d’un racisme primaire face à l’Arabe autochtone, certains passages, avec notre vision éclairée d’Européen du XXIe siècle, pouvant sembler d’une impardonnable légèreté.
C’est donc à double titre que ce livre est un document intéressant : il ravira à la fois les amoureux de la « petite reine », les amateurs de voyages originaux au long cours et ceux qui estiment qu’un récit, fût-il, d’un vélocipédiste naguère célébré, peut parfois en dire long sur les mœurs et les idées d’une époque révolue.
Commentaire de Jean-Yves MOUNIER
Il faut avant tout voir ce récit comme un témoignage de l'époque, comme la vision d'un Français bien français confronté à d'autres réalités, à d'autres valeurs mais sûr de sa supériorité, de la vérité de ses pensées et de ses valeurs humaines.
Alors que les cyclos voyageurs actuels partent pour la plupart à la recherche des différences, ont soif de découvertes et d'enrichissement mutuel, Édouard de Perrodil parcourt les routes – ou ce qui pourrait s'en rapprocher – du haut de sa supériorité d’occidental – en jetant un regard méprisant sur les êtres rencontrés, forcément différents, forcément inférieurs, oubliant par trop que cette « infériorité » était entretenue par le pouvoir en place dans un souci d'hégémonie dont l'Histoire montrera qu'il ne pouvait que conduire à une impasse.
Comme Hergé dans « Tintin au Congo », l'auteur se fait le témoin des erreurs de son époque, il en est même le porte-parole et il pourra toujours lui être reproché de ne pas avoir véhiculé dans ses textes, fort lus à son époque, une vision plus positive des autres, juifs et musulmans en tête.
Reste ce témoignage qu'il aurait été dommage de ne pas connaître, ne serait-ce que pour mieux mesurer combien l'Homme peut être un loup pour l'Homme.
2011 - 232 pages - Jacques Flament Éditions
Prix : 16,90 €
Livre lu et apprécié par le comité de lecture du blog
23/01/2016 | Lien permanent
Collectif
Histoire du cycle - 26e conférence internationale de l'histoire du cycle
Cycle history 26 - Proceeding of the 26th international cycling history conference
Auteurs :
Henri Bosc : Cyclotouriste, membre de la commission Éthique, Culture et Patrimoine de la FFCT – 33400 Talence – France.
Alain Bouchet : Cyclotouriste et collectionneur FFCT – 86000 Poitiers – France.
Una Brogan : Doctorante en philosophie – Université de Paris – France et Belfast – UK.
Dr. Jean-François Brun : Historien, président du Conservatoire du Patrimoine Sportif – 84200 Carpentras – France.
Nicholas Clayton : Historien, éditeur, Alderley Edge – Cheshire – UK.
Bob Damper : Historien et cycliste – Chandler’s Ford, Eastleigh, Hampshire – UK.
Gérard De Smaele : Restaurateur d’art, auteur, - 7120 Fauroeulx – Belgique.
François D’Hubert : Étudiant en master, Université de Paris 1/CHS, cycliste – Paris – France.
Paul Fabre : Prof. Émérite, linguiste, écrivain, cyclotouriste, FFCT – 30100 Alès – France.
John Green : Historien, collectionneur – Cambridge – UK.
Raymond Henry : Cyclotouriste, collectionneur, membre de la commission Éthique, Culture et Patrimoine de la FFCT – 84320 Entraigues-sur-la-Sorgue – France.
David Herlihy : Historien, auteur – Boston – Massachusetts – USA.
Keizo Kobayashi : Historien, vélocipédiste, FFCT – Paris – France.
Jan Kralik : Historien, auteur, National technical museum de Prague – Rép. Tchèque.
Christophe Lagrange : Collectionneur, historien spécialiste du Capitaine Gerard – Paris – France.
Dr. Hans-Erhard Lessing : Historien et auteur, - D-56068 Koblenz – Allemagne.
Chris Morris : Historien, ingénieur en mécanique – Vancouver, BC – Canada.
Glen Norcliffe : Prof. Émérite, géographe, écrivain, cycliste - IVCA Kincardine, On – Canada.
François Portet : Ethnologue, cyclotouriste – Lyon – France.
Stephen Ransom : Historien – D-28816 Stuhr – Allemagne.
Claude Reynaud : Historien, auteur, collectionneur. Musée vélo-moto – 30390 Domazan – France.
Francis Robin : Historien, Président de Paris Vélocipedia – Paris – France.
Gary W. Sanderson : Historien, collectionneur, cyclotouriste – IVCA Verona, NJ – USA.
Helge Schultz : Historien et collectionneur – Ludwigsburg – Allemagne.
Jacques Seray : Historien, écrivain et collectionneur, FFCT – 78140 Vélizy – France.
Lorne Shields : Historien, collectionneur – Thornhill, ON – Canada.
Roger Street : Historien, écrivain – Christchurch, Dorset - UK.
Christopher Sweet : Historien, Illinois Wesleyan University – Illinois – USA.
Ron Thompson : Historien, collectionneur, organisations – Cape Town – South Africa.
Carey Williams : Historien, collectionneur – Chicago, Illinois – USA.
Préface : L’organisation de la 26e Conférence internationale d’histoire du cycle par la Fédération française de cyclotourisme a sans nul doute marqué les participants : pour la première fois, les acteurs de cette conférence, réunis dans la petite cité provençale d’Entraigues-sur-la-Sorgue, représentaient treize pays et les cinq continents.
En prélude à cette conférence, sept courageux (un Canadien, un Américain, un Japonais, un Anglais et trois Français) ont reconstitué le voyage à vélocipède des frères Olivier qui rallièrent Paris à Avignon en 1865.
La Fédération française de cyclotourisme et sa commission Éthique, Culture et Patrimoine ont été heureuses et fières de célébrer cet événement et d’accueillir plus de quatre-vingts congressistes venus échanger leurs connaissances de l’histoire du cycle et témoigner des dernières recherches en la matière. Ce n’est pas d’ailleurs un hasard si cette conférence s’est déroulée à quelques coups de pédale de la maison natale de Vélocio ; le programme qui accompagnait les conférences a cherché, quant à lui, à satisfaire les désirs d’histoire, de tourisme, de sport et de gastronomie.
En apportant sa contribution à la publication des actes, la FFCT est fidèle à sa vocation, elle marque son attachement à l’histoire du cyclotourisme, à ses aspects à la fois culturels et sportifs ainsi qu’aux échanges internationaux.
Martine Cano : Vice-présidente de la FFCT.
Dominique Lamouller : Président de la FFCT.
2016 – 321 pages – Fédération Française de CycloTourisme
Prix : 45 € + frais de port.
Bilingue : Français-Anglais
Les actes des deuxième (1991), dix-neuvième (2008) et vingt-deuxième (2011) conférences sur l'histoire du cycle ont également été publiés en France, en version bilingue pour ceux de 1991 et 2011, en anglais pour 2008.
19/09/2016 | Lien permanent | Commentaires (1)